G.-B. 2003. Science-fiction de Michael Winterbottom avec Tim Robbins, Samantha Morton, Jeanne Balibar. Dans un monde du futur où les citoyens sont confinés dans des villes surpeuplées, un enquêteur tombe amoureux d'une jeune femme à l'origine d'un trafic de faux visas. Scénario alarmiste sur les dangers du clonage et de la pollution. Visions futuristes d'une grande beauté. Climat empreint de mélancolie. Jeu détaché des interprètes.
Dans un monde du futur où les citoyens sont confinés dans des villes surpeuplées, un enquêteur tombe amoureux d'une jeune femme à l'origine d'un trafic de faux visas. Scénario alarmiste sur les dangers du clonage et de la pollution. Visions futuristes d'une grande beauté. Climat empreint de mélancolie. Jeu détaché des interprètes.
En plus d'être prolifique, le cinéaste anglais Michael Winterbottom se plaît à explorer tous les genres, du western (THE CLAIM) au mélodrame (GO NOW), refusant ainsi les étiquettes, sauf celle d'inclassable... Pour sa première incursion du côté de la science-fiction, il s'est allié de nouveau au scénariste Frank Cottrell Boyce, CODE 46 représentant leur sixième collaboration. Le film nous plonge dans un univers futuriste de verre et d?acier, qui n'apparaît toutefois guère lointain, le spectateur reconnaissant le profil ultramoderne de Shanghai, les grouillantes cités de l'Inde et les étendues désertiques du Moyen-Orient. CODE 46 illustre les dérives d'un régime totalitaire contrôlant les moindres facettes de l'existence, jusqu'au code génétique, et d'un monde marqué par des désordres écologiques, offrant, ironiquement, des images d'une grande beauté. Le tout baigne dans une ambiance plus mélancolique qu'oppressante, le cinéaste cherchant davantage à dépeindre un univers désespéré, marqué par l'isolement, qu'à établir un solide suspense sur les infractions morales commises par les deux protagonistes. Toutefois, il faut reconnaître que le rythme lancinant (hormis la finale précipitée) s'arrime mal au message alarmiste du cinéaste sur le clonage et la pollution. De même, le jeu détaché de Tim Robbins et Samantha Morton ajoute à l'aspect décalé du film.
Texte : André Lavoie