Fr. 2003. Drame policier de Guillaume Nicloux avec Josiane Balasko, Éric Caravaca, Ange Rodot. Une policière hantée par la mort accidentelle de son jeune fils et par de terrifiants cauchemars enquête sur le suicide suspect d'une inconnue. Solide polar psychologique. Intrigue un tantinet artificielle mais propice à un prenant mélange d'inquiétude et de mélancolie. Belle création d'atmosphère. Jeu sobre et touchant de J. Balasko.
Une policière hantée par la mort accidentelle de son jeune fils et par de terrifiants cauchemars enquête sur le suicide suspect d'une inconnue. Solide polar psychologique. Intrigue un tantinet artificielle mais propice à un prenant mélange d'inquiétude et de mélancolie. Belle création d'atmosphère. Jeu sobre et touchant de J. Balasko.
Bien qu'un tantinet artificielle et forcée, cette intrigue est propice à la création d'un prenant climat d'inquiétude et de menace sur fond de mélancolie. Ce personnage de femme meurtrie par la vie constitue une sorte d'anti-héroïne pour ce genre de suspense policier. En effet, elle mène ses enquêtes de façon presque léthargique, s'avère incapable de courir après un suspect ou de se défendre en cas d'attaque et sa fragilité émotive constitue un handicap à bien des occasions. Or, c'est justement cette vulnérabilité qui rend touchante cette policière, qui suscite quand même l'admiration par sa ténacité et son courage. Chose certaine, elle procure à Josiane Balasko un de ses plus beaux rôles. La comédienne joue sans le moindre artifice, avec une sobriété et une sensibilité exemplaires. Le réalisateur met sa performance en valeur en évitant tout effet inutile dans sa mise en scène. Ce qui ne l'empêche pas de mitonner une belle création d'atmosphère, notamment dans les séquences de cauchemar où le film frôle le drame d'horreur. L'utilisation des lieux communs du genre (séquences nocturnes sous une pluie battante, panne d'automobile dans un bois en pleine nuit, etc.) ne nuit pas trop à la réussite de l'ensemble, pas plus que la conclusion ambiguë, même si elle risque de ne pas satisfaire tous les spectateurs.
Texte : Martin Girard