Fr. 2003. Comédie satirique de Francis Palluau avec Carole Bouquet, Jean Dujardin, Lorant Deutsch. Deux évadés de prison se réfugient dans la maison d'une famille bourgeoise dont les membres s'avèrent plus pervers et cupides qu'eux. Satire forcée aux effets racoleurs. Péripéties débraillées. Dialogues sans mordant. Mise en scène manquant de finesse. Interprétation d'ensemble satisfaisante.
Deux évadés de prison se réfugient dans la maison d'une famille bourgeoise dont les membres s'avèrent plus pervers et cupides qu'eux. Satire forcée aux effets racoleurs. Péripéties débraillées. Dialogues sans mordant. Mise en scène manquant de finesse. Interprétation d'ensemble satisfaisante.
Le cynisme décapant d'Étienne Chatillez et, dans une moindre mesure, de François Ozon, semble faire tache d'huile dans la cinématographie française. Rêvant peut-être de surpasser ses maîtres à penser, Francis Palluau réalise un premier long métrage qui en reproduit la signature visuelle séduisante, le caractère absurde de certaines situations et la méchanceté parfois gratuite. Ces attributs ne font toutefois pas de cette comédie satirique un modèle du genre, mais plutôt une pâle copie desservie par des dialogues sans mordant et un scénario ne justifiant jamais les transformations subites des personnages. Leur outrance et leur moralité douteuse sont soulignées à gros traits par une mise en scène reprenant les effets racoleurs du théâtre de boulevard. À ce jeu de portes qui claquent, de cadavres amoncelés et de péripéties débraillées, s'ajoutent des prétentions d'auteur d'une inutilité navrante, comme la présence de ce groupe de randonneurs évoquant un choeur de tragédie grecque. L'interprétation d'ensemble s'inscrit néanmoins parfaitement dans le ton caricatural et débridé du film. Sans trop égratigner son image de marque, Carole Bouquet fait sourire en grande bourgeoise rejetant les bonnes manières pour satisfaire ses bas instincts.
Texte : André Lavoie