Iran. 2003. Drame social de Samira Makhmalbaf avec Agheleh Rezaie, Abdolgani Yousefrazi, Razi Mohebi. En Afghanistan, après la chute des talibans, la fille d'un vieil intégriste rêve de devenir présidente du pays. Portrait à la fois optimiste et inquiet d'un peuple souffrant dans un pays en ruines. Récit très lâche au ton didactique, mais parsemé d'épisodes évocateurs. Traitement réaliste traversé de moments poétiques. Interprétation manquant d'intensité.
En Afghanistan, après la chute des talibans, la fille d'un vieil intégriste rêve de devenir présidente du pays. Portrait à la fois optimiste et inquiet d'un peuple souffrant dans un pays en ruines. Récit très lâche au ton didactique, mais parsemé d'épisodes évocateurs. Traitement réaliste traversé de moments poétiques. Interprétation manquant d'intensité.
Cinéaste prodige qui, à 23 ans seulement, signe déjà son troisième long métrage, après les acclamés LA POMME et LE TABLEAU NOIR (sans oublier un segment du film collectif 11'09"01 - SEPTEMBER 11), l'Iranienne Samira Makhmalbaf poursuit une oeuvre personnelle dans laquelle le thème de l'accès à l'éducation occupe une place centrale. Prenant la suite de son père Mohsen Makhmalbaf qui, en 2001, dénonçait dans son film KANDAHAR la condition des femmes afghanes sous le joug des talibans, la jeune réalisatrice s'est rendue à Kaboul afin de témoigner des changements survenus depuis la chute de ce régime religieux extrémiste, provoquée par une intervention américaine musclée. Il s'en dégage un portrait à la fois optimiste et inquiet d'un peuple souffrant dans un pays en ruines. Certes, les femmes peuvent maintenant sortir librement, fréquenter l'école laïque et ne plus avoir à porter constamment l'infâme burqa, mais elles continuent à subir le sexisme des intégristes, toujours très présents au sein de la société afghane. Oscillant entre un traitement réaliste et poétique, À CINQ HEURES DE L'APRÈS-MIDI réserve plusieurs épisodes fort évocateurs, mais au sein d'un récit trop lâche et non exempt de didactisme. Et malgré de louables efforts, Agheleh Rezaie offre un jeu qui manque d'intensité dans les moments les plus dramatiques.
Texte : Louis-Paul Rioux