Can. 2003. Comédie satirique de Claude Fortin avec Claude Fortin, Serge Laprade, Brigitte Lacasse. Un cinéaste sans envergure rencontre plusieurs difficultés lorsqu'il entreprend de tourner un portrait de la vedette de la télévision Serge Laprade. Récit amusant présenté sous forme de chronique pseudo documentaire. Réflexion douce-amère sur les médias de masse et le caractère éphémère de la célébrité. Traitement à la fois désinvolte et chaleureux. Jeu complice de C. Fortin et S. Laprade.
Un cinéaste sans envergure rencontre plusieurs difficultés lorsqu'il entreprend de tourner un portrait de la vedette de la télévision Serge Laprade. Récit amusant présenté sous forme de chronique pseudo documentaire. Réflexion douce-amère sur les médias de masse et le caractère éphémère de la célébrité. Traitement à la fois désinvolte et chaleureux. Jeu complice de C. Fortin et S. Laprade.
Avec trois films en 12 ans, Claude Fortin a développé une oeuvre centrée sur les mésaventures d'un cinéaste procrastinateur cumulant les projets avortés. Or, cet alter ego n'a jamais autant relevé de la fiction pure que dans 100% BIO, dont la forme pseudo documentaire et partiellement autobiographique dissimule un film scénarisé à la réplique près. De fait, si Fortin s'attaque de nouveau à sa cible de prédilection, les médias de masse, avec son goût habituel pour les traits grossissants de la caricature, c'est maintenant par le biais d'un récit resserré dont la gageure initiale - orchestrer la rencontre improbable entre un auteur téléphobe et une vedette pittoresque du petit écran - ne cesse d'exciter la curiosité. Et force est de reconnaître que le pari est en grande partie tenu. La courbe dramatique est mieux dessinée que dans les films précédents de Fortin, tandis que la complicité entre ce dernier et Laprade est palpable. Au surplus, persistant à filmer sa petite famille, le cinéaste semble vouloir marquer le passage du temps, ce qui ne va pas sans entraîner une certaine émotion. Du coup, cette réflexion sur la mémoire négligente de la télévision comme sur la valeur relative que peut avoir l'«oeuvre» d'un animateur de variétés s'avère singulièrement satisfaisante par son humour et son traitement à la fois désinvolte et chaleureux.
Texte : Jean-Philippe Gravel