Can. 2002. Drame de moeurs de Charles Binamé avec Pierre Lebeau, Karine Vanasse, Roy Dupuis. En 1890, dans un village québécois miséreux, une jeune fille doit renoncer à celui qu'elle aime pour épouser un avare au coeur de pierre. Histoire mélodramatique prenante, librement inspirée de l'oeuvre de Claude-Henri Grignon. Traitement un peu lourd. Tableau d'époque réussi. Paysages naturels bien photographiés. Excellents interprètes.
En 1890, dans un village québécois miséreux, une jeune fille doit renoncer à celui qu'elle aime pour épouser un avare au coeur de pierre. Histoire mélodramatique prenante, librement inspirée de l'oeuvre de Claude-Henri Grignon. Traitement un peu lourd. Tableau d'époque réussi. Paysages naturels bien photographiés. Excellents interprètes.
La chronique paysanne de Claude-Henri Grignon, rendue célèbre par des séries à la radio et à la télévision, sert ici de prétexte à une histoire d'amour aux accents tragiques. Binamé et son coscénariste ont presque totalement évacué la truculence et le pittoresque du récit original, pour n'en retenir que le caractère dramatique, avec un résultat prenant mais parfois un peu lourd. Entre les moments où l'intrigue bascule dans le lyrisme larmoyant ou le mélo populiste à la Dickens (avec des échos, par exemple, à CHRISTMAS CAROL), les auteurs prennent le temps de brosser un tableau évocateur de la vie rurale du Québec pauvre et boueux de la fin du XIXe siècle. Il faut dire que Binamé a eu les moyens de s'offrir une reconstitution d'époque très convaincante, au sein d'une mise en scène qui profite beaucoup de la beauté des paysages naturels. L'ensemble fait souvent penser à certaines séries télévisées haut de gamme comme LES FILLES DE CALEB ou BLANCHE, cette dernière ayant d'ailleurs été tournée par Binamé. Le véritable triomphe d'UN HOMME ET SON PÉCHÉ se situe dans la qualité de l'interprétation, en particulier celle de Pierre Lebeau, tout simplement parfait en Séraphin, et celle de Karine Vanasse, qui arrachera bien des larmes aux spectateurs dans le rôle de la pitoyable Donalda.
Texte : Martin Girard