L’AVIS DE MEDIAFILM

ONCE UPON A TIME IN THE MIDLANDS, comme son titre l'indique, puise dans les conventions du western spaghetti immortalisées par Sergio Leone. Avec humour, le cinéaste Shane Meadows transpose ces éléments si caractéristiques dans une petite ville anglaise. Des rues quasi désertes, un rebelle au passé louche semant la pagaille, deux rivaux s'entredéchirant pour le coeur d'une femme et bien des chansons aux relents kitsch tissent la trame de ce récit fertile en petites trahisons. En plus d'illustrer en toute simplicité un milieu modeste peuplé de personnages colorés, Meadows égratigne quelques-unes des valeurs prônées par un genre où l'on ne craint pas les clichés: la vengeance, la jalousie, le machisme, etc. Optant pour un ton parfois caricatural, le réalisateur s'en dégage pour laisser place à un sentimentalisme qui n'a finalement que bien peu à voir avec le western italien. C'est ce qui explique la tiédeur du dénouement, tranchant avec le ton parodique instauré par l'auteur. Ces compromis n'altèrent toutefois pas le charme de ce petit film où se succèdent des épisodes tour à tour amusants, dramatiques ou mélancoliques, portés par des acteurs d'un grand naturel. En contraste avec les puissantes colères du bouillant Robert Carlyle, Rhys Ifans et Shirley Henderson forment un couple d'une touchante complicité.

Texte : André Lavoie