Cor.S. 2002. Drame psychologique de Lee Chang-dong avec Sol Kyung-gu, Moon So-ri, Ahn Nae-sang. En dépit de toutes les difficultés créées par leur entourage, un délinquant un peu simplet et une jeune handicapée développent une idylle. Touchante variation sur le thème de l'amour impossible. Critique sociale sous-jacente. Envolées poétiques réussies. Mise en scène nerveuse. Interprétation étonnante.
En dépit de toutes les difficultés créées par leur entourage, un délinquant un peu simplet et une jeune handicapée développent une idylle. Touchante variation sur le thème de l'amour impossible. Critique sociale sous-jacente. Envolées poétiques réussies. Mise en scène nerveuse. Interprétation étonnante.
Lee Chang-dong a fait sa marque avec PEPPERMINT CANDY, qui suivait à rebours l'itinéraire d'un homme miné par l'échec. Avec OASIS, le réalisateur sud-coréen s'attaque au sujet presque tabou de l'amour chez les handicapés, en marchant sur le fil ténu du mélodrame, tout en dénonçant une certaine hypocrisie sociale dont la cellule familiale se rend principalement coupable. Le film s'ouvrant sur les tribulations erratiques du protagoniste masculin, rien ne laisse présager que nous serons les témoins privilégiés d'une touchante histoire d'amour fou, c'est-à-dire impossible. Roublard, le réalisateur applique sa mise en scène nerveuse à un récit âpre et ondoyant qui, au moyen de quelques envolées poétiques fort bien amenées, joue avec le regard du spectateur, trimbalant celui-ci entre les sentiments d'inconfort et d'émerveillement. Contrairement à Rolf de Heer dans son troublant DANCE ME TO MY SONG, qui faisait jouer une véritable femme atteinte de paralysie cérébrale, Lee utilise une actrice professionnelle, par ailleurs excellente. Ce qu'il perd en réalisme, il le gagne en émotion et en souplesse. De sorte que le jeu contrasté et complémentaire des deux interprètes surprend et emporte la mise.
Texte : Jean Beaulieu