É.-U. 2002. Comédie dramatique de Alexander Payne avec Jack Nicholson, Hope Davis, Kathy Bates. Peu après avoir pris sa retraite, un actuaire perd subitement sa femme puis tente d'empêcher sa fille d'épouser un incapable. Récit bien construit tour à tour dramatique, loufoque, satirique et émouvant. Réalisation très précise. Excellente interprétation de J. Nicholson.
Peu après avoir pris sa retraite, un actuaire perd subitement sa femme puis tente d'empêcher sa fille d'épouser un incapable. Récit bien construit tour à tour dramatique, loufoque, satirique et émouvant. Réalisation très précise. Excellente interprétation de J. Nicholson.
Après sa malicieuse dénonciation des excès des militants pro-vie et pro-choix (CITIZEN RUTH) et sa virulente satire du processus démocratique dans le microcosme d'une école secondaire (ELECTION), Alexander Payne persiste à jeter un regard sarcastique sur ses compatriotes. Cette fois, le réalisateur se moque des travers des habitants du Midwest, une région qu'il connaît bien pour y avoir lui-même vu le jour. Mais au-delà de ces traits satiriques un peu faciles et parfois mesquins, Payne trace dans ABOUT SCHMIDT le portrait riche et nuancé d'un homme qui, à l'âge de la retraite, réalise qu'il a raté sa vie. Époux indifférent, piètre amant, père absent qui ne connaît rien de sa fille unique, il constate avec amertume que malgré son apparente réussite professionnelle, on peut le remplacer sans peine en quelques heures. Cette pénible prise de conscience se déroule au long d'un récit sans cesse surprenant, qui passe sans crier gare du drame à la loufoquerie, pour se terminer sur une note authentiquement émouvante. Très précise, la réalisation bénéficie d'une caméra fort expressive. Mais ABOUT SCHMIDT doit énormément à l'excellent Jack Nicholson, qui offre une performance étonnamment sobre et subtile. Dans le rôle de la future belle-mère très libérée, Kathy Bates livre une prestation qui ne passe pas inaperçue.
Texte : Louis-Paul Rioux
Christophe Calzado - Les Fiches du Cinéma
C'est un parcours initiatique, superbe parce qu'humble, humain, vraisemblable. Nul effet, aucune péripétie palpitante: rien d'autre qu'un homme face à son destin (...). C'est surtout Jack Nicholson comme on aimerait le voir plus souvent, donnant libre cours à son immense talent mais jouant tout en finesse, en intériorité. (Texte paru en 2003)
Antoine Rochat - Ciné-Feuilles
À contre-courant d'un cinéma américain porté à l'esbroufe, MONSIEUR SCHMIDT est une comédie pétillante, minutieusement agencée, pleine de détails cocasses et de clins d'œil pointus (...). Voilà un film (...) qui sait prendre son temps (...) et qui débouche sur une analyse assez subtile d'une vie conforme, assez banale, celle d'un homme "comme tout le monde". (Texte paru en 2003)
Samuel Blumenfeld - Le Monde
En adaptant le roman de Louis Begley (...), Alexander Payne et Jim Taylor (...) accomplissent un exemplaire travail de transposition. (...) Grâce au jeu subtil de Jack Nicholson, le dédain affiché de Schmidt reste seulement celui de son personnage. Nicholson a entièrement dépouillé son jeu de ses caractéristiques habituelles. (...) On croirait que l'acteur américain s'est passé en boucle des cassettes de Buster Keaton pour parfaire son mutisme. (Texte paru en 2003)
Dominique Borde - Le Figaro
Schmidt est résigné. En fin de vie, il est déjà mort et tout le film porte à bout de caméra ce cadavre en état de marche. Et pourtant au détour d'un rictus vaincu et de cette atroce solitude, Schmidt exprime une part d'humanité défaite qui ne peut laisser indifférent. (...) En cela le film est fort de sa faiblesse et de sa résignation avouées. Schmidt est le fantôme de la solitude et de la mort qui nous hante tous. (Texte paru en 2003)
Ivan Corbusier - Fiches Belges du Cinéma
Alexander Payne pose un regard sarcastique, parfois cynique et critique sur ses contemporains. (...) Si le sujet a l'air sérieux, il s'agit pourtant bien d'une comédie très réussie. (...) Toute la force du film repose sur sa capacité de proposer un voyage sur nos petites vies et de nous faire prendre du recul avec drôlerie et second degré sur nos comportements. À savourer. (Texte paru en 2003)
Jean-François Brassard - Échos Vedettes
Le réalisateur Alexander Payne (...) signe une oeuvre très critique de l'Amérique profonde. Ni complaisant ni méprisant, il pose avec une tendresse certaine un regard bouleversant sur ce raté sympathique. (...) Dans la peau d'un homme sans relief, sans couleur et sans saveur, Nicholson est d'une touchante justesse. (...) On sent toute la détresse d'un homme qui ne parvient jamais à crier ou à pleurer. Encore moins à être heureux. (Texte paru en 2002)
Martin Bilodeau - Le Devoir
Payne ne cadre pas joli, ni ne conte fleurette. Il cadre vrai et énonce crûment les choses. L'Amérique qu'il dépeint ici n'est pas celle des cartes postales, encore moins celle du cinéma hollywoodien habituel. (...) Ainsi, MONSIEUR SCHMIDT dresse le bilan de vie d'un homme qui a suivi à la lettre le mode d'emploi du rêve américain et qui tout d'un coup découvre que celui-ci ne lui a rien donné en retour. (Texte paru en 2002)