Fr. 2002. Drame psychologique de Denis Dercourt avec Richard Berry, Élodie Peudepièce, Frédéric Roullier. Un veuf pousse ses deux enfants à devenir des musiciens virtuoses au prix de maints sacrifices. Scénario écrit avec concision et rigueur. Approche cérébrale et austère de la passion artistique. Réalisation sobre. Interprétation convaincante.
Un veuf pousse ses deux enfants à devenir des musiciens virtuoses au prix de maints sacrifices. Scénario écrit avec concision et rigueur. Approche cérébrale et austère de la passion artistique. Réalisation sobre. Interprétation convaincante.
Altiste et professeur au conservatoire de musique de Strasbourg, Denis Dercourt (LES CACHETONNEURS) aborde ici un univers qui lui est sans doute très familier. Dans ce scénario écrit avec concision, méthode et rigueur, il traite du difficile apprentissage de la musique à travers l'expérience d'un père intransigeant, froid et distant, qui veut faire de ses enfants les dépositaires d'un art devenu une tradition dans la famille. Pour lui, la virtuosité est un don sacré pour lequel on doit tout sacrifier. D'un point de vue narratif et esthétique, cette étude psychologique colle parfaitement au thème et aux personnages, à la fois par son austérité, son absence totale de mièvrerie, ainsi que son approche cérébrale et sèche de la passion artistique. Bien qu'un peu trop démonstratif par moments, MES ENFANTS NE SONT PAS COMME LES AUTRES s'avère tout de même une oeuvre convaincante dans son écriture et, surtout, dans l'interprétation de Richard Berry, très assurée, et d'Élodie Peudepièce, subtilement touchante. Réalisé sobrement dans un style très classique, l'ensemble demeure un peu morose, car l'auteur dépeint des musiciens qui se soumettent à une existence presque ascétique au nom de leur art, sans pourtant y trouver un véritable épanouissement.
Texte : Martin Girard