G.-B. 2002. Drame social de Peter Mullan avec Nora-Jane Noone, Anne-Marie Duff, Geraldine McEwan. Pour expier leurs prétendus péchés, de jeunes Irlandaises sont envoyées dans un couvent catholique dirigé par des soeurs tyranniques. Dramatisation efficace de faits vécus. Ferme dénonciation de comportements injustes et cruels. Réalisation fort expressive. Interprétation d'ensemble remarquable.
Pour expier leurs prétendus péchés, de jeunes Irlandaises sont envoyées dans un couvent catholique dirigé par des soeurs tyranniques. Dramatisation efficace de faits vécus. Ferme dénonciation de comportements injustes et cruels. Réalisation fort expressive. Interprétation d'ensemble remarquable.
Rappelant par son sujet et son traitement THE BOYS OF ST. VINCENT du Canadien John N. Smith, THE MAGDALENE SISTERS raconte la triste histoire véridique, déjà relatée dans quelques documentaires, des blanchisseuses des établissements Magdalene, dont la dernière maison a été fermée seulement en 1996. Utilisant tous les ressorts propres à la fiction, suivant une dramatisation un peu convenue des faits, l'acteur Peter Mullan, qui réalise ici son second long métrage (après ORPHANS, datant de 1997 et inédit au Québec), dénonce avec une certaine véhémence les moeurs de l'époque (hélas, pas si lointaine) et les comportements injustes et cruels qui en découlent, tant sur les plans institutionnel que familial. Grâce à son scénario bien ficelé, Mullan réussit à provoquer notre indignation face au sort réservé à ces jeunes filles trahies et abusées, et aux agissements de leurs tortionnaires, sans jamais s'éparpiller dans son propos. Il ne faut toutefois pas s'attendre à une révolution esthétique en ce qui a trait à la mise en scène, qui demeure tout de même efficace et fort expressive. L'interprétation remarquable des jeunes actrices dans le rôle des victimes, tout comme celle de leurs «bourreaux», plus âgées, force l'admiration.
Texte : Jean Beaulieu