L’AVIS DE MEDIAFILM

Partant d'un canevas tout simple pour aborder les rapports intergénérationnels et l'importance du lien maternel, le réalisateur Philippe Muyl ne réinvente rien dans LE PAPILLON mais offre un récit d'apprentissage mené avec autant d'efficacité que d'humour. En outre, les scènes à caractère entomologique donnent lieu à des images d'une grande beauté. Le film fonctionne sur le contraste entre un vieil homme, grincheux et misanthrope, et une petite fille aussi espiègle que candide, leurs différends s'atténuant au gré des aléas de leur expédition en montagne à la recherche du fameux papillon. Cependant, le réalisateur camoufle parfois mal ses intentions moralisatrices, cherchant constamment à magnifier la vie simple des gens de la campagne et à dénoncer la folie trépidante des citadins qui négligent leurs enfants. Michel Serrault reprend avec la même bonhomie un personnage familier pour lui, le bougon au grand coeur, qui n'est pas sans rappeler celui qu'il incarnait dans UNE HIRONDELLE A FAIT LE PRINTEMPS de Christian Carion, qui explorait d'ailleurs des thèmes similaires au film de Muyl. D'un naturel désarmant et pleine de charme, la petite Claire Bouanich s'avère une formidable partenaire pour le vieux routier qu'est Serrault.

Texte : André Lavoie