Can. 2002. Drame fantastique de Kim Nguyen avec Gregory Hlady, Paul Ahmarani, Gabriel Gascon. En Europe de l'Est, au milieu du XIXe siècle, des paysans superstitieux accusent de meurtre deux hommes vivant reclus au bord d'un marais. Dépaysante fable sur l'intolérance, inspirée de vieilles légendes. Scénario inégal. Climat d'étrangeté empreint d'onirisme. Belle composition d'images. Jeu touchant de P. Ahmarani.
En Europe de l'Est, au milieu du XIXe siècle, des paysans superstitieux accusent de meurtre deux hommes vivant reclus au bord d'un marais. Dépaysante fable sur l'intolérance, inspirée de vieilles légendes. Scénario inégal. Climat d'étrangeté empreint d'onirisme. Belle composition d'images. Jeu touchant de P. Ahmarani.
Dépaysante fable sur l'intolérance, LE MARAIS de Kim Nguyen se démarque avec bonheur du cinéma québécois très urbain des dernières années, tels les films de Binamé, Villeneuve et Turpin. S'inspirant de vieilles légendes, le jeune cinéaste a su créer habilement un univers étrange et onirique. Malgré tout, l'histoire de ces mal aimés qui connaissent un destin hors du commun semble plutôt convenue. Par ailleurs, le scénario comporte quelques faiblesses. Par exemple, le contenu des lettres échangées entre Alexandre et une belle religieuse n'est jamais révélé, et la révolte des paysans contre les deux habitants du marais avorte dans la brume. De plus, les saynètes présentées aux enfants, de même que les jeux d'Alexandre et Ulysse, ralentissent la progression du récit. Fort heureusement, la composition d'images ne tarde pas à faire pardonner ces quelques ratés. Empruntant à l'imaginaire de Caspar David Friedrich, un peintre romantique allemand du XIXe siècle, le réalisateur compose une fabuleuse galerie de paysages austères, mystérieux et intemporels. En simple d'esprit, Paul Ahmarani livre une interprétation touchante qui s'accorde très bien avec le jeu plein d'aplomb de Gregory Hlady et Gabriel Gascon.
Texte : Manon Dumais