Fr. 2002. Drame de Pierre Jolivet avec Vincent Lindon, Mélanie Doutey, Guillaume Canet. Au XIIIe siècle, l'épouse d'un herboriste devenu amnésique part avec son beau-frère guerrier à la recherche d'un livre sur les plantes médicinales. Récit âpre à cheval entre aventures, western et intrigue sentimentale. Quelques baisses de rythme. Réalisation précise. Interprétation dans le ton.
Au XIIIe siècle, l'épouse d'un herboriste devenu amnésique part avec son beau-frère guerrier à la recherche d'un livre sur les plantes médicinales. Récit âpre à cheval entre aventures, western et intrigue sentimentale. Quelques baisses de rythme. Réalisation précise. Interprétation dans le ton.
Avec LE FRÈRE DU GUERRIER, Pierre Jolivet propose un mélange d'aventures médiévales, de western et d'intrigue sentimentale, avec comme thème sous-jacent la transmission du savoir à une époque charnière où les livres devenaient lentement accessibles au plus grand nombre, après avoir été l'apanage exclusif du clergé pendant des siècles. Voilà un menu inusité de la part d'un réalisateur qui nous a habitués à des drames (FORCE MAJEURE, FRED) ou des comédies (LE COMPLEXE DU KANGOUROU, MA PETITE ENTREPRISE) bien ancrés dans la réalité contemporaine. Forts d'une recherche historique fouillée, Jolivet et son équipe parviennent à recréer dans des décors criants de vérité les dures conditions de vie des gens du Moyen Âge. Toutefois, le film souffre de quelques baisses de rythme, progressant par à-coups en négociant de brusques changements de registres dramatiques. Ainsi, à certains moments, le récit se fait languissant et semble dénué d'enjeux véritables, puis soudain, l'action est relancée par une chevauchée endiablée ou un affrontement d'une extrême rudesse. Mais en bout de course, on se doit de constater la cohérence de l'ensemble et la précision de la mise en scène, qui exploite habilement la beauté sauvage des paysages de la Lozère. Enfin, l'interprétation très juste s'avère tout à fait dans le ton de l'oeuvre.
Texte : Louis-Paul Rioux