Fr. 2002. Drame psychologique de Jérôme Bonnell avec Hubert Benhamdine, Nathalie Boutefeu, Serge Riaboukine. Pendant les vacances d'été, les membres d'une famille éprouvée par le décès de la mère se réfugient dans des liaisons passagères. Oeuvre empreinte de romantisme et de mélancolie. Récit morcelé écrit avec finesse. Personnages attachants. Réalisation évocatrice. Interprètes au jeu naturel.
Pendant les vacances d'été, les membres d'une famille éprouvée par le décès de la mère se réfugient dans des liaisons passagères. Oeuvre empreinte de romantisme et de mélancolie. Récit morcelé écrit avec finesse. Personnages attachants. Réalisation évocatrice. Interprètes au jeu naturel.
À l'âge de 23 ans, Jérôme Bonnell signe son premier long métrage, dont le titre rappelle, tel un clin d'oeil amusant, l'univers d'Éric Rohmer. Il est d'ailleurs beaucoup question de marivaudage dans cette histoire mais, derrière une façade romantique, le film explore avec finesse la détresse intérieure de personnages marqués par le deuil d'un être cher. Servant surtout de fuite en avant, leurs entreprises de séduction, hasardeuses et toutes vouées à l'échec, se déroulent dans un climat mélancolique sur fond de paysages plats, pratiquement déserts en cette période de vacances estivales. Bien que son film soit en partie autobiographique, le cinéaste hésite à centrer l'action autour de Julien, son alter ego, laissant le scénario s'égarer dans les méandres d'incidents comico-tragiques impliquant d'autres personnages, ce qui donne un récit morcelé en multiples anecdotes. L'auteur réussit par contre à bien illustrer la langueur d'une période de l'année où tout semble en état de quasi immobilité, accentuant ainsi le désoeuvrement des personnages. Ceux-ci se révèlent d'ailleurs très attachants, empêtrés qu'ils sont dans leurs souffrances et leurs désirs confus, tout en affichant une certaine légèreté merveilleusement rehaussée par le jeu naturel des interprètes.
Texte : André Lavoie