L’AVIS DE MEDIAFILM

Il était particulièrement audacieux de la part des auteurs de cette épopée d'horreur survoltée de transposer à l'écran non pas un, mais deux romans d'Anne Rice tirés de ses célèbres Chroniques des Vampires: Le Vampire Lestat et La Reine des Damnés. Condenser en 101 minutes plus de mille pages de récit ne peut qu'engendrer un scénario brouillon qui évacue l'essentiel de l'oeuvre originale en ne conservant que ses moments les plus spectaculaires. Cette approche superficielle annihile toute profondeur, tant narrative que psychologique, rendant les personnages plutôt schématiques. Le réalisateur compense par des effets tapageurs et une musique tonitruante qui parviennent à créer quelques moments de terreur efficaces, d'autant plus que l'ensemble est mené avec une certaine fougue. Entièrement tourné en Australie, le film profite de paysages rugueux qui ressemblent suffisamment à ceux de Death Valley. La jeune Aaliyah, décédée à la fin du tournage dans un accident d'avion, campe avec volupté la reine du titre, bien qu'elle n'ait pas grand chose à se mettre sous la dent, tandis que Stuart Townsend compose un Lestat plus sensuel et sanguin que celui interprété par Tom Cruise dans Interview With the Vampire en 1994.

Texte : André Caron