É.-U. 2002. Drame d'espionnage de Doug Liman avec Matt Damon, Franka Potente, Chris Cooper. Un homme amnésique découvre qu'il est un tueur travaillant pour la CIA et que ses supérieurs veulent sa peau. Adaptation à la fois réaliste et spectaculaire du roman de Robert Ludlum. Psychologie sommaire. Scènes d'action réussies. Interprétation sensible.
Un homme amnésique découvre qu'il est un tueur travaillant pour la CIA et que ses supérieurs veulent sa peau. Adaptation à la fois réaliste et spectaculaire du roman de Robert Ludlum. Psychologie sommaire. Scènes d'action réussies. Interprétation sensible.
THE BOURNE IDENTITY se maintient en équilibre entre deux pôles opposés du drame d'espionnage: pas aussi fantaisiste que les films de la série James Bond, il renferme néanmoins bon nombre de scènes d'action (poursuites exaltantes, affrontements spectaculaires), tout en s'inscrivant dans une veine plus réaliste du genre, celle inaugurée en 1965 par THE SPY WHO CAME IN FROM THE COLD. D'ailleurs, THE BOURNE IDENTITY partage avec ce classique de l'espionnage une même atmosphère oppressante, voire glauque, celle distillée par la grisaille de l'Europe en hiver. De plus, il prétend lui aussi faire l'étude psychologique de son héros. Mais force est d'admettre que, sur ce plan, le film laisse un peu à désirer. Le réalisateur rate plusieurs occasions de conférer de l'épaisseur à son protagoniste, plus occupé à fuir et tuer ses adversaires qu'à analyser sérieusement la crise existentielle qui l'a rendu amnésique. L'épilogue rose bonbon, peu crédible et plaqué, n'arrange pas les choses. Reste qu'à une époque où le cinéma hollywoodien privilégie le factice, le virtuel et la pyrotechnie, les aspects anticonformistes de ce film-ci ne peuvent qu'apparaître rafraîchissants. L'interprétation très sobre et sensible des deux interprètes principaux fait partie des atouts de cette production.
Texte : Johanne Larue