L’AVIS DE MEDIAFILM

Dès la première scène, la naissance du poulain durant un orage ponctué d'éclairs menaçants et de coups de tonnerre assourdissants, le ton est donné. Le spectateur comprend aussitôt qu'il aura droit à un récit mélodramatique à souhait et prévisible de bout en bout, dans lequel aucun cliché ne lui sera épargné. Pourtant, dans cette avalanche de bons sentiments, il y a ici et là quelques moments assez touchants, surtout ceux où les deux soeurs qui partagent une belle complicité tentent de redonner à leur père le goût de vivre après l'épreuve qui continue à l'affliger. D'autre part, le film a le mérite d'illustrer de façon réaliste et vivante la course finale, en montrant certains détails techniques de ce type de compétition qui ne manquent pas d'intérêt. Tourné sur les côtes de la Nouvelle-Écosse, VIRGINIA'S RUN réserve en outre quelques paysages d'une impressionnante beauté sauvage. Dans l'ensemble, l'interprétation est correcte. La jeune Lindze Letherman joue parfois de façon appuyée, mais elle sait rendre son personnage sympathique. Rachel Skarsten fait montre d'un peu plus d'assurance dans le rôle pivot de la grande soeur et Gabriel Byrne est égal à lui-même dans la peau d'un personnage qui rappelle à bien des égards celui qu'il tenait dans INTO THE WEST de Mike Newell.

Texte : Louis-Paul Rioux