Can. 2002. Drame de moeurs de Michael Mackenzie avec Patricia Clarkson, Caroline Dhavernas, Colm Feore. En 1888, à Paris, une baronne d'origine américaine férue de modernisme veut exhiber dans son futur salon une sauvageonne ayant grandi au milieu des cochons. Adaptation tiède d'une pièce du réalisateur. Récit convenu. Conception visuelle et technologique innovatrice. Rythme incertain. Interprétation inégale.
En 1888, à Paris, une baronne d'origine américaine férue de modernisme veut exhiber dans son futur salon une sauvageonne ayant grandi au milieu des cochons. Adaptation tiède d'une pièce du réalisateur. Récit convenu. Conception visuelle et technologique innovatrice. Rythme incertain. Interprétation inégale.
Le dramaturge Michael Mackenzie fait ses débuts à la réalisation en adaptant une de ses pièces, qui avait obtenu un beau succès à Montréal dans une mise en scène de la troupe de mime Omnibus. L'emphase du geste et les contorsions physiques des acteurs de cette compagnie venaient enrichir un propos somme toute mince et convenu. Or, cette nouvelle version cinématographique se révèle plutôt statique, les dialogues abondants venant alourdir des situations dramatiques usées, qui ne peuvent manquer de rappeler l'univers de Henry James, la finesse psychologique en moins. Toutefois, le thème de l'affrontement entre la tradition et le modernité trouve ici une illustration éloquente, en ce sens que ce film d'époque a été entièrement conçu en haute définition numérique. Ce qui nous vaut des images savamment travaillées, souvent magnifiques, dans lesquelles les couleurs éclatantes ou chaudes alternent de façon inattendue avec un noir et blanc des plus expressifs. Bref, sur le plan de l'innovation technologique, THE BARONESS AND THE PIG est une indéniable réussite. Mais le projet est desservi par une réalisation trop appliquée et un rythme incertain. Néanmoins, Patricia Clarkson livre une interprétation émouvante face à une Caroline Dhavernas correcte et un Colm Feore qui ne tire rien d'un personnage dépourvu de nuances.
Texte : Louis-Paul Rioux