Fr. 2002. Comédie dramatique de Patrice Leconte avec Jean Rochefort, Johnny Hallyday, Jean-François Stévenin. Venu dévaliser une banque en province, un voleur désabusé est hébergé par un professeur à la retraite en quête d'émotions fortes. Récit sensible au ton feutré. Humour subtil. Musique créant des ambiances insolites. Réalisation pleine d'aisance. J. Rochefort et J. Hallyday dans un délectable duel d'acteurs.
Venu dévaliser une banque en province, un voleur désabusé est hébergé par un professeur à la retraite en quête d'émotions fortes. Récit sensible au ton feutré. Humour subtil. Musique créant des ambiances insolites. Réalisation pleine d'aisance. J. Rochefort et J. Hallyday dans un délectable duel d'acteurs.
Réalisant pratiquement un film par année, Patrice Leconte alterne forcément les réussites (RIDICULE, LA FILLE SUR LE PONT, LA VEUVE DE SAINT-PIERRE) et les oeuvres moins probantes (UNE CHANCE SUR DEUX, RUE DES PLAISIRS, FÉLIX ET LOLA, ce dernier film n'ayant même pas eu l'honneur d'une sortie en salles au Québec). Bonne nouvelle, L'HOMME DU TRAIN est à classer dans la première catégorie. Pour notre plus grand plaisir, Leconte a orchestré un délectable duel d'acteurs entre un Johnny Hallyday sobre mais prenant dans le rôle d'un gangster revenu de tout qui aspire à une retraite tranquille, et un Jean Rochefort au sommet de sa forme, savoureux en ancien professeur volubile qui n'a jamais quitté sa petite ville, malgré son désir refoulé d'aventure et de découverte du monde. Deux personnages on ne peut plus dissemblables, mais qui en viennent à se rejoindre pour effectuer un double transfert, à la fois concret et métaphysique, lors d'une conclusion quasi onirique qui en déroutera plus d'un. Oeuvre sensible au ton feutré, L'HOMME DU TRAIN réserve en outre des dialogues d'une grande qualité d'où émane un humour subtil. La mise en scène est pleine d'aisance, bénéficiant d'une caméra très mobile et d'un accompagnement musical ingénieux qui crée à point nommé des ambiances insolites.
Texte : Louis-Paul Rioux