All. 2002. Drame social de Winfried Bonengel avec Christian Blümel, Aaron Hildebrandt, Jule Flierl. Emprisonnés en 1986 pour avoir tenté de fuir la RDA, deux jeunes joignent les rangs d'un groupe néonazi. Récit dérangeant inspiré de faits vécus. Portrait sombre et violent d'une certaine jeunesse désoeuvrée en ex-Allemagne de l'Est. Psychologie plutôt schématique. Reconstitution d'époque efficace en dépit de moyens modestes. Interprétation convaincue.
Emprisonnés en 1986 pour avoir tenté de fuir la RDA, deux jeunes joignent les rangs d'un groupe néonazi. Récit dérangeant inspiré de faits vécus. Portrait sombre et violent d'une certaine jeunesse désoeuvrée en ex-Allemagne de l'Est. Psychologie plutôt schématique. Reconstitution d'époque efficace en dépit de moyens modestes. Interprétation convaincue.
C'est en faisant des recherches pour un documentaire sur la popularité de l'extrême-droite chez les jeunes de l'ex-Allemagne de l'Est (PROFESSION: NÉONAZI) que Winfried Bonengel rencontre Ingo Hasselbach, qui cherche alors à s'échapper du milieu. S'inspirant des mémoires de ce leader néonazi, FÜHRER EX se veut à la fois une histoire d'amitié et un portrait très sombre de la réalité est-allemande, à des lieues du ton bon enfant de GOOD BYE LENIN. Particulièrement attentif au désoeuvrement des jeunes, le film illustre comment certains d'entre eux, inhibés par les abus du régime communiste, en viennent à se laisser séduire par le discours des groupuscules fascistes. Bonengel recrée admirablement, malgré des moyens limités, l'ambiance tendue de l'Allemagne d'avant la chute du mur, sans avoir recours à une reconstitution élaborée. Cependant, la psychologie de ses personnages, dont l'évolution est parfois marquée par des volte-face assez abrupts, demeure plus faible et schématique. Heureusement, l'interprétation convaincue de Christian Blümel et Aaron Hildebrandt compensent les maladresses de ce premier et ambitieux long métrage de fiction de Bonengel.
Texte : Jean-Philippe Gravel