É.-U. 2002. Drame de moeurs de Franc. Reyes avec John Leguizamo, Peter Sarsgaard, Delilah Cotto. Un important dealer portoricain de South Bronx se laisse convaincre par un jeune courtier de race blanche d'investir à Wall Street. Scénario bavard, convenu et prévisible. Commentaire désabusé sur le rêve américain. Réalisation assez expressive. Jeu convaincu de J. Leguizamo.
Un important dealer portoricain de South Bronx se laisse convaincre par un jeune courtier de race blanche d'investir à Wall Street. Scénario bavard, convenu et prévisible. Commentaire désabusé sur le rêve américain. Réalisation assez expressive. Jeu convaincu de J. Leguizamo.
EMPIRE se targue d'être le premier film de gangsters raconté du point de vue d'un protagoniste latino-américain, qui soit écrit et mis en scène par un membre de ce groupe ethnique, dans le cas présent Franc. Reyes, un chorégraphe de formation qui fait ici ses débuts à la réalisation. De fait, cette production s'adresse en premier lieu au public latino, mais celui-ci risque de ne pas se reconnaître devant cette peinture de moeurs non dénuée de clichés, qui cherche à rendre sympathique un petit criminel qui n'hésite pas à tuer pour préserver son territoire. D'autre part, en tentant de mettre dos à dos la jungle de la rue et celle de Wall Street, l'auteur émet un commentaire désabusé sur la poursuite à tout prix du rêve américain, qui apparaît somme toute convenu; à l'instar de la crise d'identité que traverse le jeune dealer attiré par l'honorabilité, au point de renier ses anciens amis. Sans parler des développements mélodramatiques provoqués par la grossesse de sa fiancée, laquelle prend ses distances lorsque le dealer s'enfle trop la tête. Par ailleurs, l'ensemble est trop bavard, l'essentiel de l'action passant par les dialogues ou par un commentaire en voix off envahissant. Néanmoins, la réalisation s'avère assez expressive, avec quelques effets visuels réussis. John Leguizamo fait montre de beaucoup de conviction dans son jeu.
Texte : Louis-Paul Rioux