L’AVIS DE MEDIAFILM

Tout comme pour LA BÛCHE, son premier film en tant que réalisatrice, la scénariste Danièle Thompson a refait équipe avec son fils Christopher, cette fois pour mettre à jour et peaufiner une histoire qu'elle avait écrite il y a dix ans, à l'intention de producteurs américains. Pour cette raison, certains argueront que DÉCALAGE HORAIRE constitue une tentative plus ou moins réussie d'appliquer à un film français les conventions de la comédie sentimentale hollywoodienne. D'autres y verront même un effort peu concluant de production visant essentiellement le marché international, compte tenu du choix des deux vedettes, qui mènent chacune une fructueuse carrière à l'étranger. Mais si on fait abstraction de ces critiques plus ou moins fondées, il est possible d'apprécier ce film comme un divertissement assez agréable, réalisé avec précision. Le scénario est certes classique, mettant en présence deux êtres dissemblables qui, à un tournant décisif de leur vie, en viendront à tomber amoureux l'un de l'autre. Mais avant d'arriver au dénouement attendu, on a droit à un enchaînement de scènes parfois cocasses menées à un rythme soutenu, qui réservent des dialogues tantôt acidulés, tantôt attendrissants. Ceux-ci sont livrés avec une belle aisance par Juliette Binoche et Jean Reno, qui procurent au spectateur un réjouissant duel d'acteurs.

Texte : Louis-Paul Rioux