É.-U. 2002. Drame de moeurs de Jonas Akerlund avec Jason Schwartzman, Brittany Murphy, Mickey Rourke. En échange de substances hallucinogènes, un jeune homme accepte d'être le chauffeur d'un étrange fabricant de drogues chimiques. Portrait accablant et survolté des ravages de la toxicomanie, inspiré de faits vécus. Touches d'humour. Réalisation nerveuse accumulant les effets visuels accrocheurs. Interprétation d'une grande intensité.
En échange de substances hallucinogènes, un jeune homme accepte d'être le chauffeur d'un étrange fabricant de drogues chimiques. Portrait accablant et survolté des ravages de la toxicomanie, inspiré de faits vécus. Touches d'humour. Réalisation nerveuse accumulant les effets visuels accrocheurs. Interprétation d'une grande intensité.
Figure bien connue du vidéoclip (Madonna, U2, Ozzy Osbourne) et de la publicité, le cinéaste suédois Jonas Akerlund ne renie rien de ce double héritage dans SPUN, son premier long métrage. Le récit évoque les frasques vécues par son coscénariste William De Los Santos, lui-même ex-toxicomane et ancien chauffeur d'un fabricant de drogues chimiques. S'inspirant du rythme frénétique et de l'imagerie survoltée de TRAINSPOTTING et REQUIEM FOR A DREAM, Akerlund dépeint, avec une abondance de détails sordides, de visions scabreuses mais aussi de clins d'oeil humoristiques, l'univers des adeptes de drogues en tous genres. Il opte pour un style nerveux où se succèdent de multiples effets visuels (écran fragmenté, faux raccords, animation, etc.) d'une pertinence relative, sa description relevant à la fois de la fascination et du dégoût. Le réalisateur ne nous épargne d'ailleurs aucun gros plan sur les déformations physiques des personnages, souvent placés dans des positions dégradantes. La distribution est composée de jeunes acteurs d'une grande intensité, dont Jason Schwartzman dans le rôle de Ross, et quelques figures connues comme Mickey Rourke. Après une longue absence suivie de plusieurs apparitions discrètes, ce dernier livre ici une solide performance, tirant profit de son image de mauvais garçon.
Texte : André Lavoie