L’AVIS DE MEDIAFILM

Bien qu'elle soit basée sur l'autobiographie de Chuck Barris, cette histoire rocambolesque met à très rude épreuve la crédulité du spectateur. Or, même en supposant que tout le volet «espionnage» du récit ne soit que pure invention, le sujet du film n'en demeure pas moins follement distrayant. Cependant, le parcours s'avère plutôt chaotique, car la structure du scénario manque de fluidité, les épisodes s'enchaînant de façon parfois un peu lourde et mécanique. Et bien que le récit soit constitué d'une série de situations souvent originales et décapantes, l'ensemble n'est pas vraiment supérieur à la somme de ses parties. On assiste donc à un divertissement coloré, dont chaque tableau est conçu avec verve, mais dont les plaisirs ponctuels n'ont pas un très grand effet cumulatif. La veine satirique qui prend pour cible à la fois l'industrie de la télévision et celle de l'espionnage, établissant au passage quelques savoureux parallèles, s'avère la plus réussie du film. Par contre, l'étude des personnages demeure un peu trop schématique et leurs relations sont brossées de façon superficielle. Passant derrière la caméra pour la première fois, George Clooney signe une mise en scène aux trouvailles souvent ingénieuses et dirige ses comédiens avec assurance. Sam Rockwell livre une performance particulièrement drôle et fougueuse dans le rôle de Barris.

Texte : Martin Girard