L’AVIS DE MEDIAFILM

Révélé par Coppola, l'acteur Matt Dillon a vu sa carrière plafonner après quelques rôles marquants (notamment dans DRUGSTORE COWBOY et TO DIE FOR, de Gus Van Sant). Pour ses débuts comme réalisateur, il a su s'entourer de collaborateurs de talent, mais sans parvenir à hisser la barre à la hauteur de ses modèles. Aussi improbable que touffue, l'intrigue au rythme inégal navigue sur les clichés émaillant bon nombre de thrillers mettant en scène un Américain loin de son confort occidental, qui est confronté à des lieux et des gens souvent hostiles. Trempant presque tout du long dans un climat de cupidité malsaine, le film est récupéré in extremis par un dénouement moral plutôt abrupt. Néanmoins, côté technique, on constate un soin manifeste dans les prises de vue. Par ailleurs, le tournage dans des décors naturels pas toujours jolis contribue à accentuer la sensation de dépaysement du héros. Malheureusement, l'interprétation un peu molle de Dillon et le rôle caricatural confié à Gérard Depardieu font ombrage à la présence imposante de James Caan et au jeu solide de Stellan Skarsgard. L'acteur cambodgien Sereyvuth Kem s'avère cependant une agréable découverte.

Texte : Jean Beaulieu