L’AVIS DE MEDIAFILM

Ce second volet de la trilogie de l'acteur et cinéaste belge Lucas Belvaux affiche un changement de ton radical, loin de la comédie légère UN COUPLE ÉPATANT et du drame psychologique APRÈS LA VIE. Thriller aux rebondissements multiples, CAVALE démarre de manière frénétique avec l'évasion du personnage principal. Le film maintient jusqu'à la fin cette tension alors que l'étau se referme inexorablement sur ce révolutionnaire dérouté devant l'indifférence de ses anciens camarades. Le scénario ne regorge pas d'explications limpides sur les allégeances politiques de ce groupuscule, même si les dialogues sont parsemés de timides références au pouvoir des patrons et à la lutte des classes. L'auteur s'intéresse davantage à l'aspect psychologique plutôt que social de ce jeu du chat et de la souris, le fugitif étant souvent isolé dans des lieux sombres et clos. Optant pour une mise en scène nerveuse et soignée, Belvaux relève avec brio le défi d'être à la fois derrière et devant la caméra, assumant un rôle par ailleurs très exigeant. Il est merveilleusement bien secondé par Catherine Frot, qui livre toutes les nuances qu'exige un personnage ayant troqué ses idéaux de jeunesse pour une existence confortable.

Texte : André Lavoie