G.-B. 2002. Drame social de Mike Leigh avec Timothy Spall, Lesley Manville, Alison Garland. Durant un week-end, les tribulations de trois familles habitant un HLM dans un quartier ouvrier de Londres. Tranches de vie plutôt déprimantes. Portrait social d'une implacable dureté. Personnages bien développés dans l'ensemble. Traitement d'un grand réalisme. Interprétation de qualité.
Durant un week-end, les tribulations de trois familles habitant un HLM dans un quartier ouvrier de Londres. Tranches de vie plutôt déprimantes. Portrait social d'une implacable dureté. Personnages bien développés dans l'ensemble. Traitement d'un grand réalisme. Interprétation de qualité.
Après la parenthèse réussie de TOPSY-TURVY, un film d'époque dépeignant un milieu artistique bourgeois, Mike Leigh revient à ce qu'il fait de mieux, se pencher avec sensibilité et empathie sur les heurs et malheurs de la classe ouvrière anglaise, dans le cas présent celle qui continue à subir les contrecoups des politiques sociales impitoyables de l'ancienne dame de fer Margaret Thatcher. Sauf que cette fois, l'humour se fait moins présent, le ton d'ensemble se révélant particulièrement déprimant, à travers un traitement des plus réalistes. Comme toujours, les personnages sont finement composés, grâce à un long travail de préparation entre le réalisateur et ses interprètes, qui sont tous admirablement dirigés. Seule exception, le personnage de la voisine alcoolique qui tombe partout, une caricature facile plutôt décevante de la part de Leigh. De plus, dans toute la première partie du film, le récit s'attache presque à part égale aux déboires des différents habitants du HLM. Mais lorsque l'événement dramatique survient, l'attention se concentre alors sur une seule famille, les autres personnages périphériques étant laissés en plan. Par contre, ce choix narratif permet à l'auteur de mettre en scène avec son aisance coutumière une scène d'explication fort touchante, qui débouche sur une salutaire note d'espoir.
Texte : Louis-Paul Rioux