Fr. 2001. Chronique de Christian Carion avec Mathilde Seigner, Michel Serrault, Jean-Paul Roussillon. Un vieux veuf bougon vend sa ferme du Vercors à une jeune Parisienne, à la condition de pouvoir continuer à habiter la maison pendant les 18 prochains mois. Récit fort attachant quoique parfois maladroit. Réalisation plutôt discrète. Beaux paysages. Interprétation assurée.
Un vieux veuf bougon vend sa ferme du Vercors à une jeune Parisienne, à la condition de pouvoir continuer à habiter la maison pendant les 18 prochains mois. Récit fort attachant quoique parfois maladroit. Réalisation plutôt discrète. Beaux paysages. Interprétation assurée.
Christian Carion connaît intimement son sujet. D'une part, il est lui-même fils de paysans, d'autre part, tout comme son héroïne, il a effectué un changement de carrière radical, quittant un boulot bien payé d'ingénieur agronome pour se lancer dans l'univers plus risqué du cinéma. Il signe un premier long métrage fort attachant, bien que son récit soit par moments elliptique et pas toujours crédible, en plus de comporter des développements inaboutis (cf. les apparitions de l'homme en deltaplane). Sans tomber dans l'idéalisme béat, Carion a su communiquer au spectateur son affection pour ces gens dont la terre est le moyen de subsistance et qui savent véritablement adapter leur mode de vie au rythme des saisons. De plus, les auteurs n'ont pu s'empêcher d'évoquer dans un saisissant flash-back le drame des paysans durement touchés par la maladie de la vache folle. Dans l'ensemble discrète, la mise en scène sait tirer le meilleur parti des paysages montagneux des hauts plateaux du Vercors. Mathilde Seigner incarne avec une tranquille assurance un personnage inspirant autant que déterminé, face à un Michel Serrault égal à lui-même en veuf meurtri par la vie, qui réapprend peu à peu à s'ouvrir aux autres.
Texte : Louis-Paul Rioux