L’AVIS DE MEDIAFILM

Peter Bogdanovich renoue avec sa passion du cinéma d'antan en s'attardant sur un sujet qui lui permet de mettre en scène des figures légendaires de la période classique de Hollywood, tout en se rapprochant de son mentor Orson Welles par le biais de William Randolph Hearst, qui servit de modèle au personnage de Charles Foster Kane (une scène fait d'ailleurs allusion à CITIZEN KANE). Adaptant soigneusement la pièce de Steven Peros, Bogdanovich s'emploie à bien faire comprendre les jeux de pouvoir qui se tissent entre ces protagonistes à la personnalité très forte. Résultat: une oeuvre parfois amusante et empreinte d'une nostalgie palpable, tant par la direction artistique et le choix musical que par l'exquise photographie du directeur photo d'AMÉLIE POULAIN. On sent que le réalisateur connaît cette époque fascinante sur le bout des doigts. Réalisé de façon fluide mais sobre, le film repose sur le formidable jeu d'ensemble de la distribution, qui forme un groupe compact prisonnier de cet espace restreint que représente le bateau, procédé qu'affectionne l'auteur de THE LAST PICTURE SHOW et NOISES OFF! Cependant, il faut reconnaître que Kirsten Dunst se démarque par son jeu lumineux et sa présence attachante.

Texte : André Caron