Can. 2001. Comédie dramatique de André Turpin avec David La Haye, Isabelle Blais, Chantal Giroux. Un jeune photographe séducteur en vient à réaliser que sa peur de l'engagement cause beaucoup de mal à son entourage. Étude de moeurs originale et sentie. Récit construit sans grande rigueur. Réalisation fébrile bien adaptée au sujet. Composition excentrique de D. La Haye.
Un jeune photographe séducteur en vient à réaliser que sa peur de l'engagement cause beaucoup de mal à son entourage. Étude de moeurs originale et sentie. Récit construit sans grande rigueur. Réalisation fébrile bien adaptée au sujet. Composition excentrique de D. La Haye.
André Turpin n'en est qu'à son deuxième long métrage, mais déjà une vision d'auteur émerge de son oeuvre en devenir. Ici comme dans ZIGRAIL, son premier film, le cinéaste fait le portrait d'un jeune homme, sorte d'adolescent attardé mais sympathique, qui s'agite et se cherche, mais qui finit par devenir plus mature au terme du périple hautement dynamique que lui réserve l'auteur. La fébrilité du style de Turpin (sa caméra et son montage nerveux, les longues focales qui menacent à tout moment de projeter les personnages dans des zones de flous) fait la force de son cinéma. Elle n'apparaît pas comme un effet de mode, ou une approche par trop esthétisante, parce qu'elle reflète bien l'urgence et le mal de vivre du personnage principal, qui s'avère ici plus excentrique que dans ZIGRAIL. Comme l'est aussi le reste de la faune humaine peuplant UN CRABE DANS LA TÊTE. Il s'agit d'ailleurs d'un film moins austère, plus humoristique que le précédent. Seule ombre au tableau: le côté relâché de la structure narrative qui empêche parfois de bien cerner l'évolution des relations entre les protagonistes. David La Haye (COSMOS) fait montre de générosité, d'abandon et d'un naturel désarmant dans la composition de son personnage.
Texte : Johanne Larue
Louise Jalbert - Échos Vedettes
Turpin y aborde [ses] thèmes (...) sur un ton juste. Un bémol toutefois concernant les personnages caricaturaux (...) qui donnent lieu à certaines séquences parfois divertissantes bien que peu crédibles.
Ken Eisner - Variety
Turpin, who also directed a segment for omnibus COSMOS is an unusually fluid pic-maker, and his images have instinctive and rhythmic relationships of their own.
Odile Tremblay - Le Devoir
Dans l'ensemble, les images sont plus importantes que les dialogues, et on retient du film davantage un loft de lumière, une plongée dans la mer, une traversée de la ville en auto que les paroles des protagonistes.
Juliette Ruer - Voir
Comme on passe en douceur de la farce, et du romantisme au pathétique, le visuel suit la cadence: de l'hypergraphique effréné à l'esthétique froide, et du tempo jovial au calme tranquille filmé comme une sieste au chalet.
Marc-André Lussier - La Presse
Avec une caméra survoltée, des dialogues incisifs et des personnages pour le moins "colorés", Turpin mène progressivement son récit, très drôle au départ, vers l'émotion, une réflexion étant amorcée par la nature même des actions d'Alex.