G.-B. 2001. Comédie de moeurs de Clare Peploe avec Mira Sorvino, Ben Kingsley, Fiona Shaw. Pour gagner l'affection d'un jeune noble misogyne, une princesse se déguise en homme. Adaptation vivante mais trop sage d'une pièce de Marivaux. Réalisation sans grande surprise. Beaux décors naturels. Interprétation parfois artificielle.
Pour gagner l'affection d'un jeune noble misogyne, une princesse se déguise en homme. Adaptation vivante mais trop sage d'une pièce de Marivaux. Réalisation sans grande surprise. Beaux décors naturels. Interprétation parfois artificielle.
Dans cette adaptation d'une pièce de Marivaux, des personnages aux prénoms appartenant à la Grèce antique se chassent et se croisent en costumes du XVIIIe siècle, sur le terrain d'une grande villa italienne où apparaissent parfois des spectateurs d'aujourd'hui, venus assister à la représentation théâtrale de leurs ébats. C'est dire que le film mélange les époques et les styles d'une façon qui se veut originale. Dommage alors qu'au bout du compte, il donne quand même l'impression de manquer d'audace. Le problème réside en partie dans le traitement trop révérencieux et classique du texte, dont Clare Peploe préfère respecter la lettre (traduite en anglais) et la cadence (périmée) plutôt que de le rendre crédible, actuel, touchant ou réellement drôle. Pourtant, le récit permettait de fines observations sur les rôles amoureux et l'identité sexuelle, des sujets éminemment contemporains. La mise en scène a beau se montrer vive et souple, elle capte mieux la beauté des décors qu'elle ne souligne la tension érotique ou émotive entre les personnages. Bref, l'ensemble ne se départit jamais de ce je-ne-sais-quoi d'artificiel dont souffrent tant d'adaptations théâtrales au cinéma. Cet exercice de style rappelle certaines opérettes au charme suranné et l'interprétation souvent forcée ne fait qu'accentuer cette impression.
Texte : Johanne Larue