É.-U. 2001. Drame historique de Tim Blake Nelson avec David Arquette, Steve Buscemi, Harvey Keitel. À l'automne 1944, des prisonniers du camp d'Auschwitz travaillant à la solde des nazis préparent une rébellion. Adaptation d'une pièce de théâtre basée sur des faits historiques. Mise en scène souple. Grand souci de réalisme. Atmosphère macabre et étouffante. Très bonne interprétation.
À l'automne 1944, des prisonniers du camp d'Auschwitz travaillant à la solde des nazis préparent une rébellion. Adaptation d'une pièce de théâtre basée sur des faits historiques. Mise en scène souple. Grand souci de réalisme. Atmosphère macabre et étouffante. Très bonne interprétation.
Première fiction traitant des Sonderkommandos, THE GREY ZONE de Tim Blake Nelson (O, EYE OF GOD) est l'adaptation d'une pièce de ce dernier, basée sur les mémoires du docteur Nyiszli, l'assistant du monstrueux docteur Mengele. De fait, les longs huis clos statiques faiblement éclairés trahissent l'origine théâtrale du film, même si dans l'ensemble la mise en scène souple privilégie les mouvements nerveux de caméra à l'épaule. Inspiré également des journaux de cinq membres des Sonderkommandos, THE GREY ZONE fait montre d'un grand souci de réalisme qui transparaît dans la minutieuse reconstitution du camp d'Auschwitz et la description précise des cruelles tâches des prisonniers. Cette qualité contribue cependant à rendre le film extrêmement éprouvant. La tension psychologique entre les personnages (fictifs et historiques), les dialogues acérés et la quasi absence de trame sonore créent une atmosphère macabre et étouffante. Toutefois, Nelson ne se complaît pas dans l'horreur, mettant l'accent sur le dilemme moral des protagonistes. Entourés de très bons interprètes, Allan Corduner se démarque par sa sobriété, et David Arquette, par son jeu touchant.
Texte : Manon Dumais