Ind. 2001. Chronique de Pan Nalin avec Shawn Ku, Christy Chung, Kelsang Tashi. Ayant quitté son monastère en raison d'obsédants désirs charnels, un jeune moine bouddhiste travaille dans une ferme où il s'éprend d'une paysanne. Récit plutôt ténu adoptant un rythme contemplatif. Psychologie peu fouillée. Illustration très léchée multipliant les images admirablement composées de paysages montagneux. Interprétation attachante.
Ayant quitté son monastère en raison d'obsédants désirs charnels, un jeune moine bouddhiste travaille dans une ferme où il s'éprend d'une paysanne. Récit plutôt ténu adoptant un rythme contemplatif. Psychologie peu fouillée. Illustration très léchée multipliant les images admirablement composées de paysages montagneux. Interprétation attachante.
Le réalisateur indien Pan Nalin a mis presque neuf ans à concevoir, financer et tourner cette ambitieuse production où s'opposent les univers spirituel et terrestre. La première partie du film adopte un rythme contemplatif en symbiose avec le mode de vie du monastère. La seconde partie est à peine plus énergique, même si elle contient un peu plus de péripéties et de scènes spectaculaires. C'est que, dans l'ensemble, le récit apparaît plutôt ténu et, à 138 minutes, indûment étiré à la faveur d'une illustration très léchée qui multiplie les images admirablement composées de paysages montagneux. Devant cette toile de fond grandiose, les personnages prennent vie de façon plutôt anecdotique, leur psychologie étant assez peu fouillée et leurs relations insuffisamment approfondies. Quant aux dilemmes spirituels et moraux du protagoniste, ils deviennent plus les ressorts dramatiques d'une sorte de «soap» nouvel âge que d'une véritable réflexion philosophique. Malgré tout, le film possède un charme certain, notamment grâce à la fraîcheur des interprètes et un parti pris d'humour subtil dans le traitement de certaines situations. La mise en scène très contrôlée contient quelques trouvailles inventives, notamment lors d'une scène érotique filmée dans la nature avec des angles de caméra inusités.
Texte : Martin Girard