L’AVIS DE MEDIAFILM

Patrice Leconte a un faible pour les histoires d'amour qui sortent un peu de la norme, soit par leur contexte (RIDICULE, LA VEUVE DE SAINT-PIERRE), soit par le caractère des personnages (LE PARFUM D'YVONNE, LE MARI DE LA COIFFEUSE, MONSIEUR HIRE). Cet auteur aime bien aussi s'attaquer à des exercices de style misant sur la création d'atmosphères légèrement insolites. Toutes ces caractéristiques se trouvent réunies dans son dernier film, avec des résultats pourtant mitigés. Leconte travaille ici à partir de conventions et de thèmes issus à la fois du réalisme poétique français et du film noir américain. Ces références servent de toile de fond à un mélodrame romantique au charme suranné qui s'avère plutôt vide et artificiel. Bien que fort soignée techniquement, la mise en scène de Leconte demeure un peu trop coincée dans une reconstitution d'époque au demeurant séduisante mais finalement un peu sclérosée. Patrick Timsit joue le rôle de Petit Louis avec la candeur et l'innocence voulues, sans vraiment parvenir à rendre le personnage émouvant. Laetitia Casta possède du charisme, mais son jeu manque de vie et de passion.

Texte : Martin Girard