L’AVIS DE MEDIAFILM

Après un premier court métrage remarqué, l'actrice Christine Lahti poursuit sa carrière de réalisatrice avec un premier long métrage qui propose d'examiner les rapports difficiles entre deux écorchés de la vie. S'il sait parfois se faire charmant, notamment grâce à certains traits d'humour dans les dialogues, MY FIRST MISTER demeure un film inégal, qui mise sur une écriture mélodramatique sans surprises et aux effets trop insistants. Aussi, l'argument central, la relation entre les protagonistes, ne crée jamais d'étincelles et ne convainc pas, tant il est télégraphié et dépourvu de mordant. Le film souffre également d'une certaine incohérence formelle, qui laisse le spectateur avec une impression d'inachevé. Ainsi, on se demande pourquoi la réalisatrice abandonne l'approche plus surréaliste qu'elle privilégie au début, pour bifurquer ensuite vers un conformisme plus quelconque. Il faut pourtant reconnaître que dans l'ensemble, le film n'est pas complètement inefficace et qu'à force d'insister, il pourrait trouver son public. Malgré la minceur de leurs personnages, Leelee Sobieski et Albert Brooks offrent une interprétation relevée, insufflant à l'ensemble un humanisme et une chaleur fort sympathiques.

Texte : Carlo Mandolini