L’AVIS DE MEDIAFILM

Après avoir réalisé les deux merveilleux contes A NIGHTMARE BEFORE CHRISTMAS et JAMES AND THE GIANT PEACH en collaboration avec Tim Burton, qui agissait à titre de producteur, Henry Selick a obtenu un budget considérable pour tourner cette extravagante fantaisie surréaliste. Malheureusement, son talent et son imagination furibonde s'exercent ici sur un scénario complètement débridé, véritable fouillis d'onirisme, de féerie, de freudisme, de burlesque, de slapstick, de délire cauchemardesque, de sentimentalité et même de satire sociale. Le film est comme un ballon multicolore qui se dégonfle en virevoltant dans toutes les directions, frappant bien des murs avant de s'écraser au sol. Tant de talent et d'argent investis dans un projet aussi futile font peine à voir. Pourtant, Selick nous permet rarement d'oublier qu'un cinéaste vraiment imaginatif est à l'oeuvre. Les flashs bizarres ou inspirés abondent. Mais les enjeux dramatiques sont présentés de façon tellement chaotique et maladroite qu'on ne parvient jamais à vraiment s'intéresser au sort des personnages. Malgré un talent de comédien évident, Brendan Fraser éprouve bien de la difficulté ici à contrôler les excès de son cabotinage.

Texte : Martin Girard