L’AVIS DE MEDIAFILM

Yvan Attal et Charlotte Gainsbourg forment eux-mêmes un couple dans la vie, ce qui place d'emblée le récit sous le signe du clin d'oeil, d'autant plus qu'interprètes et personnages ont les mêmes prénoms. Le film fourmille d'observations sur l'ambiguïté entre le vrai et le faux au cinéma. On peut donc s'amuser à décortiquer la part de vérité et de fiction dans cette histoire où le protagoniste devient jaloux à l'idée que son épouse fasse l'amour avec un autre homme sous l'oeil de la caméra. Le rôle que s'est donné Yvan Attal n'a rien de très flatteur; son personnage s'avère même un peu ridicule dans son incapacité à comprendre le métier de sa femme. Par contre, Attal fournit à sa compagne un rôle très attachant qui permet à l'actrice de livrer une performance à la fois sensible et radieuse. Ainsi, de façon un peu ironique, cette histoire devient par la bande un hommage au talent et à la fraîcheur de Charlotte Gainsbourg. Pour le reste, il s'agit d'une oeuvre au scénario un peu répétitif et ténu, souffrant ici et là de quelques flottements narratifs qui freinent l'intrigue dans son élan. Attal se montre cependant assez à l'aise derrière la caméra. Il y a de l'habileté et de la souplesse dans sa mise en scène. Et il se montre également bon directeur d'acteurs. Mais n'était-ce pas la moindre des choses?

Texte : Martin Girard