L’AVIS DE MEDIAFILM

J.S. Cardone, un vétéran du cinéma indépendant et des dramatiques télé, ne se démarquera pas avec THE FORSAKEN. Le scénario qu'il a écrit pour ce film s'avère si mince et si empesé de clichés qu'il n'arrive pas à soutenir l'intérêt. Qui plus est, le cinéaste se montre cavalier avec le personnage de Megan. Inconsciente pendant la quasi totalité du film, la jeune femme n'est qu'un corps sexy que les deux héros déshabillent puis traînent comme une valise. En fait, les seules bonnes idées de cette production ont déjà été exploitées dans NEAR DARK, le film-culte de Kathryn Bigelow. Cette cinéaste avait su, avant Cardone et mieux que lui, transfigurer le désert américain pour en faire le lieu de cauchemars fantastiques, et se servir du mythe des vampires pour illustrer le nihilisme des adolescents. C'est donc dire qu'à son meilleur, THE FORSAKEN n'est guère plus qu'un ersatz. Et ce, même si le réalisateur arrive parfois à instaurer un climat onirique horrifiant. Les fans du gore n'y trouveront cependant pas leur compte, puisque l'hémoglobine ne coule pas à flots et que les scènes de confrontations n'abondent pas, en plus d'être platement réalisées. Dans ces conditions, les interprètes masculins, beaux et ténébreux, finissent par paraître bien léthargiques.

Texte : Johanne Larue