L'avis de Mediafilm

À travers un cas d'exception, le scénario de Majid Majidi illustre de façon touchante la problématique sociale des nombreux réfugiés afghans en Iran (entre un et trois millions), considérés comme des citoyens de seconde classe. Délaissant ainsi les préoccupations esthétiques et familiales de ses films précédents (LES ENFANTS DU CIEL et LA COULEUR DU PARADIS), plus anecdotiques, le réalisateur iranien, trois fois primé au Festival des Films du Monde de Montréal, renoue avec un sujet plus grave, dans la veine de ses premières oeuvres. Bien que les ressorts dramatiques soient assez apparents et qu'une romance un peu fleur bleue se profile à l'horizon, la toile de fond sociale demeure omniprésente. Ce qui n'empêche pas l'auteur d'émailler son récit de quelques touches d'humour bienvenues. Toutefois, des images fort sombres rappellent que l'avenir de ces peuples déplacés n'est pas rose et que leur lutte n'a pas de fin. De la distribution cosmopolite, à l'image des protagonistes du drame, se détachent nettement Hossein Abedini et la jeune Zahra Bahrami (dans un rôle presque muet). À noter que le cinéaste a confié presque tous les rôles à des non-professionnels, dont bon nombre sont de véritables réfugiés afghans.

Jean Beaulieu