L’AVIS DE MEDIAFILM

Dans THE THIRD MIRACLE, Agnieszka Holland traitait avec sérieux et rigueur du thème des miracles pouvant être attribués à la foi en Dieu. Pour JULIE WALKING HOME, la réalisatrice reprend ce sujet délicat avec la même sensibilité. Toutefois, un certain manque de profondeur psychologique se ressent dans les dialogues entre les personnages juifs et catholiques, lesquels s'avèrent trop schématiques, voire caricaturaux dans le cas de Mietek et Bogusia, pour être vraiment crédibles. De plus, la quête spirituelle de la jeune femme est malheureusement diluée dans l'histoire d'amour assez banale qu'elle vit avec le thaumaturge. Par ailleurs, après avoir débuté en lion, le film souffre jusqu'à la fin d'un rythme laborieux. L'intrigue centrale tarde à s'installer et la conclusion ouverte laisse plus de place aux questions qu'aux réponses chez le spectateur. Néanmoins, la réalisation est soignée. Holland réussit à créer des images fortes, en particulier celles où apparaît le guérisseur. Dans le rôle de Julie, la lumineuse Miranda Otto fait preuve d'une belle conviction, aux côtés du ténébreux Lothaire Bluteau, toujours aussi intense.

Texte : Manon Dumais