Fr. 2001. Drame biographique de Roman Polanski avec Adrien Brody, Frank Finlay, Ed Stoppard. Durant la Deuxième Guerre mondiale, un célèbre pianiste juif polonais parvient à survivre en restant caché près du ghetto de Varsovie. Adaptation sentie et fort efficace des mémoires de Wladyslaw Szpilman. Réalisation maîtrisée. Ambitieuse reconstitution d'époque. Jeu prenant d'A. Brody.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, un célèbre pianiste juif polonais parvient à survivre en restant caché près du ghetto de Varsovie. Adaptation sentie et fort efficace des mémoires de Wladyslaw Szpilman. Réalisation maîtrisée. Ambitieuse reconstitution d'époque. Jeu prenant d'A. Brody.
Roman Polanski avait refusé de réaliser SCHINDLER'S LIST, car l'action se déroulait dans le ghetto de Cracovie, celui-là même qu'il avait réussi à fuir à l'âge de 8 ans, pendant que sa mère, moins chanceuse, périssait à Auschwitz. Mais maintenant, en choisissant d'adapter les mémoires de Wladyslaw Szpilman, survivant du ghetto de Varsovie, Polanski dispose enfin de la distance nécessaire pour parvenir à évoquer à l'écran certains de ses souvenirs les plus traumatisants. De fait, à travers les expériences douloureuses du célèbre pianiste, ce sont bien souvent les émotions et les réactions vécues par le petit Roman durant la guerre qui apparaissent dans le film. Par conséquent, il s'agit assurément de l'oeuvre la plus personnelle de Polanski, même si ce dernier a mis en veilleuse ses innovations stylistiques habituelles pour livrer une mise en scène sans doute classique, mais d'une grande précision, fort bien servie par une ambitieuse reconstitution d'époque. En outre, le récit est d'une redoutable efficacité dramatique, même si l'emploi de la langue anglaise enlève par moments de l'authenticité à l'ensemble, et qu'une certaine confusion règne quant à l'identité de quelques personnages secondaires. Dans le rôle de Szpilman, témoin impuissant d'horreurs indicibles, l'Américain Adrien Brody offre un jeu d'une prenante intensité.
Texte : Louis-Paul Rioux