Can. 2001. Film d'essai de Pierre Goupil avec Pierre Goupil, Gisèle Poupart, Danielle P. Roger. Un cinéaste qui se remet d'une longue dépression travaille à un nouveau film basé sur son vécu. Intéressante expérience de cinéma autobiographique. Forme s'apparentant au collage. Mélange de réflexions personnelles et de citations. Mise en scène minimaliste. Ton récitatif des interprètes.
Un cinéaste qui se remet d'une longue dépression travaille à un nouveau film basé sur son vécu. Intéressante expérience de cinéma autobiographique. Forme s'apparentant au collage. Mélange de réflexions personnelles et de citations. Mise en scène minimaliste. Ton récitatif des interprètes.
Cinéaste marginal et soi-disant bipolaire cyclothymique (il abhorre le terme «maniaco-dépressif»), Pierre Goupil revient de loin. Après un premier long métrage (Celui qui voit les heures, 1985) distribué de façon quasi confidentielle, le cinéaste se livre derechef à une expérience mêlant documentaire et fiction, fondée sur son quotidien, ses problèmes de santé et son processus de création. Aux antipodes du cinéma-spectacle, ce film constitue le prolongement logique de sa première oeuvre, dans les thèmes comme dans la forme. Goupil a recours à une mise en scène minimaliste, faisant grand emploi du commentaire en voix-off et de plans abstraits. A l'instar d'un Godard mélangeant et multipliant les citations et les réflexions personnelles ou philosophiques, sa technique s'apparente au collage. Lorsque l'auteur s'en tient à son parcours intime, le film prend des proportions autocritiques qui frôlent le nombrilisme, mais suscitent en revanche une force et un intérêt accrus. Par contre, quand il se lance dans la parodie ou la mise en abyme de sa vie par la fiction, le résultat se révèle plus artificiel. Les intervenants ou interprètes, en particulier le protagoniste, usent très souvent d'un ton récitatif, qui peut agacer par moments.
Texte : Jean Beaulieu