Fr. 2001. Comédie dramatique de Manoel de Oliveira avec Michel Piccoli, Antoine Chappey, John Malkovich. Confronté à un drame personnel, un acteur prestigieux mais vieillissant s'accroche à son amour du métier. Méditation sereine sur les joies de la vie et l'apprivoisement de la mort. Récit mince mais attentif aux détails significatifs. Réalisation dépouillée. M. Piccoli juste et émouvant.
Confronté à un drame personnel, un acteur prestigieux mais vieillissant s'accroche à son amour du métier. Méditation sereine sur les joies de la vie et l'apprivoisement de la mort. Récit mince mais attentif aux détails significatifs. Réalisation dépouillée. M. Piccoli juste et émouvant.
Doyen des réalisateurs en exercice, avec ses 93 ans bien sonnés, le Portugais Manoel de Oliveira poursuit avec une constance exemplaire une oeuvre personnelle et rigoureuse, qui ne va pas sans un certain hermétisme. Or, Je rentre à la maison apparaît comme un de ses films les plus accessibles depuis longtemps. Cela dit, au sein d'un récit somme toute assez mince, il y a tout de même quelques scènes qui mettront la patience de certains spectateurs à l'épreuve. Ainsi, le film débute par un extrait de quinze minutes de la pièce de Ionesco, mis en scène de façon volontairement figée. Pourtant cette séquence, de par son thème sous-jacent, est tout à fait dans l'esprit de l'oeuvre, soit une méditation sereine et pleine de délicatesse sur la nécessité de profiter des petits plaisirs de la vie à l'approche de la mort. De fait, le récit est composé de moments privilégiés fertiles en détails significatifs, qui vont de pair avec un portrait fort expressif de la ville de Paris au tournant du nouveau millénaire. Dépouillée mais précise, la mise en scène privilégie les plans séquences fixes ainsi que les hors champ. Sans jamais forcer la note, le grand Michel Piccoli offre une performance subtilement émouvante.
Texte : Louis-Paul Rioux