It. 2001. Drame de moeurs de Monica Lisa Stambrini avec Maya Sansa, Regina Orioli, Mariella Valentini. Après avoir tué accidentellement la mère de l'une d'elles, deux lesbiennes vivent diverses mésaventures en tentant de se débarrasser du corps. Adaptation édulcorée du roman d'Elena Stancanelli. Récit désespéré d'une passion homosexuelle. Traitement stylisé empruntant à l'esthétique de David Lynch. Interprétation convaincante des deux vedettes.
Après avoir tué accidentellement la mère de l'une d'elles, deux lesbiennes vivent diverses mésaventures en tentant de se débarrasser du corps. Adaptation édulcorée du roman d'Elena Stancanelli. Récit désespéré d'une passion homosexuelle. Traitement stylisé empruntant à l'esthétique de David Lynch. Interprétation convaincante des deux vedettes.
En dépit de sa réputation de court-métragiste militante du milieu gai, Monica Stambrini, pour son premier long métrage, semble avoir reculé devant les excès sulfureux du roman d'Elena Stancanelli. Aussi, le meurtre de la mère, volontaire dans le livre, devient-il accidentel dans le film, tandis que, de l'aveu même de la cinéaste, l'évocation, au départ corsée, de la passion sentimentale et charnelle des deux héroïnes aurait été atténuée dans les versions ultérieures du scénario afin de ne pas trop choquer le public. Il en résulte un film qui aspire à une tonalité underground mais sans en assumer les audaces; un film qui, de plus, emprunte son atmosphère stylisée aux ambiances et aux symboles cultivés par David Lynch, notamment le motif de la route nocturne et l'emploi d'une musique lancinante, sans oublier le couple central, formé d'une blonde timide et d'une brune impétueuse (comme dans MULHOLLAND DR.). Malgré tout, GASOLINE met en valeur le talent des jeunes Maya Sensa et Regina Orioli, qui campent leur rôle avec conviction, alors que les deux hommes et la femme qui les pourchassent se contentent d'incarner sans aucune subtilité des figures d'agresseurs débauchés.
Texte : Jean-Philippe Gravel