É.-U. 2001. Drame de guerre de John Moore avec Owen Wilson, Gene Hackman, Gabriel Macht. Un pilote américain dont l'avion a été abattu dans le sud de la Bosnie se retrouve pourchassé par des soldats serbes qui veulent sa peau. Vision simpliste et manichéenne de la guerre. Ton de propagande militaro-américaine ronflante. Mise en scène spectaculaire mais racoleuse. Interprétation vigoureuse de personnages sans substance.
Un pilote américain dont l'avion a été abattu dans le sud de la Bosnie se retrouve pourchassé par des soldats serbes qui veulent sa peau. Vision simpliste et manichéenne de la guerre. Ton de propagande militaro-américaine ronflante. Mise en scène spectaculaire mais racoleuse. Interprétation vigoureuse de personnages sans substance.
Il est très significatif, et passablement décourageant, d'apprendre que le réalisateur John Moore a été engagé pour tourner ce film après avoir démontré son savoir-faire dans la réalisation de publicités pour des jeux vidéo. Dépourvu de valeur psychologique, humaine et politique, Behind Enemy Lines récupère à des fins de divertissement trivial des épisodes sombres du récent conflit en Bosnie (en particulier la découverte de victimes musulmanes dans des charniers). Ainsi, une guerre tragique et ô combien réelle sert de toile de fond à un film-poursuite racoleur, invraisemblable et saupoudré de propagande militaro-américaine ronflante. L'accent est mis ici sur des scènes d'action spectaculaires mais peu crédibles, avec en prime de la musique rock tonitruante pour accompagner les explosions et les fusillades filmées dans un style copiant celui du débarquement au début de Saving Private Ryan. Il va sans dire que le manichéisme règne en roi et maître dans cette histoire où un «all-american boy» bien blond doit se défendre contre une horde de Serbes bien sadiques. Aussi musclée que peu subtile, la mise en scène ne laisse aucune place aux acteurs pour faire autre chose que de courir, gueuler ou débiter mécaniquement des dialogues saturés de clichés.
Texte : Martin Girard