É.-U. 2001. Comédie dramatique de Roman Coppola avec Jeremy Davies, Angela Lindvall, Élodie Bouchez. En 1969, à Paris, un jeune monteur américain se voit confier par le producteur la mission de boucler un mauvais film de science-fiction. Pastiche lourd du milieu cinématographique de l'époque, malgré un intéressant travail de reconstitution. Scénario bancal. Interprétation inégale.
En 1969, à Paris, un jeune monteur américain se voit confier par le producteur la mission de boucler un mauvais film de science-fiction. Pastiche lourd du milieu cinématographique de l'époque, malgré un intéressant travail de reconstitution. Scénario bancal. Interprétation inégale.
À trop embrasser (les genres), Roman Coppola mal étreint (son sujet). Malgré ses généreux clins d'oeil cinéphiliques (de THX 1138 à BARBARELLA, en passant par les James Bond et le méconnu DAVID HOLZMAN'S DIARY de Jim McBride) où plane l'ombre de Godard et de Fellini, CQ risque fort de décevoir autant les mordus de films d'art et essai que les vrais amateurs de science-fiction. Dans ce pastiche plutôt lourd du cinéma post-Nouvelle Vague, on insiste beaucoup et sans trop d'humour sur l'acharnement du protagoniste à changer la fin d'un navet. Dans la foulée, le talent d'Élodie Bouchez, égérie de la partie «faux documentaire rétro», se trouve noyé par le jeu factice d'une top model dans la portion «science-fiction de gauche au futur antérieur». Toutefois, le détail maniaque de la direction artistique du génial Dean Tavoularis, reproduisant avec justesse le look de ce milieu et de cette époque folle, redonne un peu de lustre à l'ensemble et ravive l'intérêt. Mais contrairement à sa soeur Sofia, qui avait brillamment passé le test du premier long métrage avec le troublant THE VIRGIN SUICIDES, Roman fait plutôt pâle figure. N'oublions pas cependant que l'illustre paternel, l'un des producteurs de CQ, a débuté modestement avec des films de «sexploitation» et d'horreur de facture peu reluisante.
Texte : Jean Beaulieu