L’AVIS DE MEDIAFILM

Bien qu'il reprenne le thème des camps de rééducation qu'il avait auparavant abordé dans CHINE, MA DOULEUR, le cinéaste et écrivain Dai Sijie offre ici un hymne à la jeunesse et un hommage à la littérature plutôt qu'une réelle critique du maoïsme. Adaptation de son best-seller en partie autobiographique, BALZAC ET LA PETITE TAILLEUSE CHINOISE comporte moins d'éléments comiques que le roman, l'auteur ayant cette fois mis l'accent sur la romance. À un point tel que les dures conditions de vie des rééduqués sont rapidement occultées, voire noyées dans un climat de nostalgie. Par ailleurs, l'intrigue sentimentale entre la jeune fille et ses deux prétendants, dont l'un tait sa passion, s'avère pour le moins convenue. L'intérêt principal de cette réalisation conventionnelle repose davantage sur l'imagerie superbe que sur le récit. De fait, la splendeur exotique des paysages montagnards du Sechouan, la beauté juvénile des acteurs et la pudeur des scènes d'amour confèrent au film une certaine poésie. En revanche, le symbolisme de la scène finale, où les images du passé se fondent à celles du village englouti, s'avère trop appuyé. L'interprétation sincère des comédiens s'harmonise au lyrisme ambiant.

Texte : Manon Dumais