Iran. 2000. Drame de moeurs de Bahman Ghobadi avec Ayoub Ahmadi, Madi Ekhtiar-Dini, Nezhad Ekhtiar-Dini. Dans le Kurdistan iranien, quatre orphelins se débattent pour financer l'opération de leur frère atteint d'une forme grave de nanisme. Récit profondément humaniste inspiré de faits réels. Réalisation simple et directe proche du documentaire. Jeu sincère de non-professionnels.
Dans le Kurdistan iranien, quatre orphelins se débattent pour financer l'opération de leur frère atteint d'une forme grave de nanisme. Récit profondément humaniste inspiré de faits réels. Réalisation simple et directe proche du documentaire. Jeu sincère de non-professionnels.
Assistant d'Abbas Kiarostami sur LE VENT NOUS EMPORTERA, Bahman Ghobadi a ensuite joué un instituteur dans LE TABLEAU NOIR de Samira Makhmalbaf (inédit au Québec). Ces deux films ont la particularité d'avoir été tournés dans le Kurdistan iranien, une région que Ghobadi connaît intimement puisqu'il y est né. D'ailleurs, le cinéaste n'a de cesse de témoigner des conditions de vie souvent pénibles de ses compatriotes, d'abord dans plusieurs courts documentaires, et maintenant dans ce premier long métrage tourné dans sa langue maternelle, financé de peine et de misère grâce à l'aide des habitants du village où se déroule l'action. Inspiré de faits réels, UN TEMPS POUR L'IVRESSE DES CHEVAUX est une oeuvre profondément humaniste qui sait toucher le spectateur sans le manipuler, malgré un sujet à fort potentiel mélodramatique. Tourné dans un style simple et direct proche du documentaire, avec une caméra à l'épaule utilisée à bon escient, le film parvient à capter les moments significatifs de la vie quotidienne des gens de cette région, qui jouent d'ailleurs leur propre rôle (d'où quelques regards inopportuns à la caméra). Quant aux jeunes acteurs, également non-professionnels, ils livrent tous des performances d'une grande sincérité.
Texte : Louis-Paul Rioux