Fr. 2000. Drame psychologique de Claude Mouriéras avec Miou-Miou, Natacha Régnier, Sandrine Kiberlain. À Lyon, la vie de trois soeurs est perturbée par le retour de leur père absent depuis quinze ans. Thème prenant abordé avec sincérité. Réalisation statique mais attentive au désarroi des personnages. Rythme languissant. Interprétation bien sentie.
À Lyon, la vie de trois soeurs est perturbée par le retour de leur père absent depuis quinze ans. Thème prenant abordé avec sincérité. Réalisation statique mais attentive au désarroi des personnages. Rythme languissant. Interprétation bien sentie.
Bien qu'il se démarque grandement de DIS-MOI QUE JE RÊVE, le film précédent de Claude Mouriéras, ce drame familial aborde un thème tout aussi prenant: le retour d'un père qui a abandonné ses enfants et sa femme. L'auteur s'emploie à étudier les réactions que provoque chez chacune de ses filles cette réapparition soudaine. Celles-ci éprouvent divers degrés de ressentiment et de rancoeur, dictés par l'intensité des rapports qu'elles ont connus avec leur paternel. Sur ce point, le film est éloquent, même si Mouriéras s'y attarde avec un peu trop d'insistance. Car en essayant d'épouser avec sa caméra la vie rangée et monotone de ces femmes, il impose une réalisation statique qui manque de rythme et d'énergie. D'autre part, l'insertion de flash-back, censés nous faire comprendre la nature de cette relation père-filles, se fait de façon incongrue et maladroite. En dépit de ces lacunes, l'ensemble retient l'attention grâce à la sincérité et l'honnêteté du propos. Les trois actrices principales offrent d'ailleurs une interprétation bien sentie et rendent tout à fait crédible leur relation filiale, alors que Michel Piccoli s'avère tout simplement désarmant dans le rôle ingrat d'un père accablé par les failles de sa personnalité.
Texte : André Caron